Alice 19 ans – IVG 3 mois

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J’ai 19 ans et suis étudiante en lettres. J’écris ce témoignage aujourd'hui pour les autres et aussi pour essayer de m'apaiser un peu de mes angoisses qui m’étreignent. En septembre 2013, je me décide à faire un test de grossesse car j'avais  du retard et les seins étaient gonflés et douloureux, le test se révéla positif. J’étais choquée, déboussolée mais il y avait quand même en moi l'espoir  d'une erreur dans le test. Le lendemain, je suis donc allée faire une prise de  sang pour être sûre et ce résultat fut lui aussi positif. J’étais avec  mon copain depuis presque un an. Je lui ai fait part de la situation et il a été  très présent pour moi. Ce qui m'a le plus tuée, c'est le fait que nous  voulions tous les deux le garder.

Mais après de nombreuses discussions avec mes parents qui ont très mal réagit a la situation, nous avons pris la  décision d’avorter.J’étais alors enceinte de 7 semaines et unjour lors de ma première visite. Lors des premiers rendez-vous, j'avais  l'impression d'être ailleurs, de ne plus rien comprendre à ma vie, à mon  avenir. Entre le résultat du test et les premiers rendez-vous de médecins, se sont écoulés 3 semaines. Et durant ces 3 semaines, j'ai aimé mon bébé.  Je l'imaginais grandir en moi et le porter 7 mois plus tard dans mes bras.  C’était notre bébé et personne ne pouvait nous l'enlever. Apparemment si,  la première prise de médicaments s'est faite « facilement » mais j’étais dans un  état second. Je n'étais pas moi. Mais c'est le jour de la deuxième prise de comprimés que  tout a basculé. La douleur physique était horrible. Je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie.

Mais la  douleur morale était pire ! Je me suis détestée. Je voulais mourir. J’étais  dans un moment de délire. Je ne contrôlais plus rien. Je venais de « tuer mon  enfant », mon petit bout de chou qui aurait dû être dans mes bras dans un peu plus de 6 mois ! Lui qui avait déjà ses prénoms et qui aurait été aimé bien  mieux que certains enfants étant nés dans des couples ayant une situation  « normale ».  

Mon copain a  20 ans. Nous n'habitons pas  ensemble. La situation n'était vraiment pas la meilleure pour accueillir un si beau cadeau mais aujourd’hui, je regrette de toutes mes forces car peut -être que la situation n'était pas la meilleure pour l'accueillir, mais  l'amour lui était présent.

La cicatrice est pour moi encore fraiche car cela fait moins de quatre mois ! Peut être  que je vais finir par l'accepter et profiter de la vie, mais il me faudra du  temps. Heureusement que mon copain est toujours là pour m'aider et m'épauler quand je déprime. J’ai aussi mes parents et mes amies qui ne m'ont pas jugé. Personnellement, j'ai fait le choix de ne pas vouloir que mon copain  m'accompagne aux rendez-vous car je ne voulais pas vivre ces moments avec quelqu'un qui souffrait comme moi. Je voulais des personnes qui n’allaient pas vivre la situation aussi fortement que moi. C’était mon choix.

A toutes les filles enceintes et hésitant à avorter, suivez votre  cœur et seulement le votre (et celui de votre copain si vous avez la chance qu’il accepte votre bébé). C'est votre vie ! N’ayez  pas peur du regard des autres et ne vous laissez pas influencer par des personnes qui ne sont pas directement concernées (même les parents !) Car elles ne vivent pas ce que vous vivez ! Il s’agit bien de votre vie et de celle du bébé ! Je remercie celles et ceux qui me liront. Et je souhaite bon courage à celles (et ceux) qui traversent cette épreuve car la douleur est parfois presque aussi forte pour le garçon pour la  fille

J’ai 19 ans et suis étudiante en lettres. J’écris ce témoignage aujourd'hui pour les autres et aussi pour essayer de m'apaiser un peu de mes angoisses qui m’étreignent. En septembre 2013, je me décide à faire un test de grossesse car j'avais  du retard et les seins étaient gonflés et douloureux, le test se révéla positif. J’étais choquée, déboussolée mais il y avait quand même en moi l'espoir  d'une erreur dans le test. Le lendemain, je suis donc allée faire une prise de  sang pour être sûre et ce résultat fut lui aussi positif. J’étais avec  mon copain depuis presque un an. Je lui ai fait part de la situation et il a été  très présent pour moi. Ce qui m'a le plus tuée, c'est le fait que nous  voulions tous les deux le garder.

Mais après de nombreuses discussions avec mes parents qui ont très mal réagit a la situation, nous avons pris la  décision d’avorter.J’étais alors enceinte de 7 semaines et unjour lors de ma première visite. Lors des premiers rendez-vous, j'avais  l'impression d'être ailleurs, de ne plus rien comprendre à ma vie, à mon  avenir. Entre le résultat du test et les premiers rendez-vous de médecins, se sont écoulés 3 semaines. Et durant ces 3 semaines, j'ai aimé mon bébé.  Je l'imaginais grandir en moi et le porter 7 mois plus tard dans mes bras.  C’était notre bébé et personne ne pouvait nous l'enlever. Apparemment si,  la première prise de médicaments s'est faite « facilement » mais j’étais dans un  état second. Je n'étais pas moi. Mais c'est le jour de la deuxième prise de comprimés que  tout a basculé. La douleur physique était horrible. Je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie.

Mais la  douleur morale était pire ! Je me suis détestée. Je voulais mourir. J’étais  dans un moment de délire. Je ne contrôlais plus rien. Je venais de « tuer mon  enfant », mon petit bout de chou qui aurait dû être dans mes bras dans un peu plus de 6 mois ! Lui qui avait déjà ses prénoms et qui aurait été aimé bien  mieux que certains enfants étant nés dans des couples ayant une situation  « normale ».  

Mon copain a  20 ans. Nous n'habitons pas  ensemble. La situation n'était vraiment pas la meilleure pour accueillir un si beau cadeau mais aujourd’hui, je regrette de toutes mes forces car peut -être que la situation n'était pas la meilleure pour l'accueillir, mais  l'amour lui était présent.

La cicatrice est pour moi encore fraiche car cela fait moins de quatre mois ! Peut être  que je vais finir par l'accepter et profiter de la vie, mais il me faudra du  temps. Heureusement que mon copain est toujours là pour m'aider et m'épauler quand je déprime. J’ai aussi mes parents et mes amies qui ne m'ont pas jugé. Personnellement, j'ai fait le choix de ne pas vouloir que mon copain  m'accompagne aux rendez-vous car je ne voulais pas vivre ces moments avec quelqu'un qui souffrait comme moi. Je voulais des personnes qui n’allaient pas vivre la situation aussi fortement que moi. C’était mon choix.

A toutes les filles enceintes et hésitant à avorter, suivez votre  cœur et seulement le votre (et celui de votre copain si vous avez la chance qu’il accepte votre bébé). C'est votre vie ! N’ayez  pas peur du regard des autres et ne vous laissez pas influencer par des personnes qui ne sont pas directement concernées (même les parents !) Car elles ne vivent pas ce que vous vivez ! Il s’agit bien de votre vie et de celle du bébé ! Je remercie celles et ceux qui me liront. Et je souhaite bon courage à celles (et ceux) qui traversent cette épreuve car la douleur est parfois presque aussi forte pour le garçon pour la  fille